La réforme de l’assurance récolte, axée sur un modèle indemnitaire, risque de freiner le développement des produits paramétriques. Une occasion manquée tant les solutions indicielles présentent de réels avantages pour mieux couvrir la ferme France.
Le changement climatique et ses aléas induisent de nombreux risques pour les exploitants agricoles. Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, constatant une insuffisance de couverture des surfaces agricoles face à ces dangers, a réformé le dispositif d’assurance multirisque récolte pour mieux les protéger. La réforme de l’assurance agricole est ainsi entrée en vigueur le 1er janvier 2023. D’aucuns attendaient un élan commercial pour les produits paramétriques dont l’usage, s’il est pour l’heure faible, semble disposer d’un potentiel intéressant dans le domaine agricole. Mais la réforme ne fait référence qu’aux produits d’assurance multirisque climatiques et indemnitaires, tout en écartant les produits mono risques de la subvention.
L’assurance agricole : un nouveau régime subventionné dans une logique incitative
La réforme de l’assurance agricole met en place une logique d’incitation à la souscription d’assurance multirisque climatique pour protéger les surfaces agricoles des aléas liés au réchauffement climatique. Pour l’État, l’objectif est la diffusion du recours à l’assurance dans le secteur agricole où seulement 17 % des surfaces étaient assurées en 2022*. Pour y parvenir, il joue pleinement son rôle de soutien financier au secteur.
Les agriculteurs accèdent ainsi à un dispositif présenté comme gagnant-gagnant. Ils conservent à leur charge les risques de faible intensité, qualifiés de « courants ». Concernant les risques dits « significatifs », d’intensité moyenne, ils bénéficient d’une assurance subventionnée, c’est-à-dire que...