Quel est le potentiel du marché de l’assurance climatique pour l’agriculture en France ?
Ces trente dernières années, le marché français a vu l’intérêt des réassureurs augmenter pour l’assurance climatique. Dorénavant, on dénombre une trentaine d’opérateurs disposant de branches spécialisées pour ce risque. La capacité de réassurance s’élève à un milliard d’euros pour couvrir une valeur estimée à 12 Md€ en France, bien en deçà des 5 Md€ déployés dans les programmes nationaux américain, chinois ou indien. Les réassureurs peuvent aisément porter cette capacité à 3 Md€ et accompagner le développement de l’assurance récoltes en France.
Que pensez-vous de la création d’un éventuel pool de réassurance et d’une tarification unique pour stimuler la diffusion de l’assurance récoltes en France ?
Je m’interroge sur l’idée de mise en place d’un pool de réassurance en France. Il existe déjà. Des réassureurs en nombre suffisant prennent le risque « France » et le mutualisent à l’international. Je rappelle que la réassurance a soutenu le marché français malgré des résultats médiocres, notamment en 2016. Concernant la tarification, le prix de la réassurance climatique récoltes est de 2 ‰ de la valeur assurée tandis que celui de l’assurance est d’environ 2,9 %. Pourquoi demander une tarification unique alors que seule la concurrence entre assureurs peut garantir un juste prix ?
Quel outil préconisez-vous pour garantir la transparence de la tarification ?
Depuis plus de dix ans, nous réclamons la création d’une base de données statistiques nationale sur les rendements assurés, par commune et par culture. Il s’agit de cerner le coût technique de l’assurance climatique. D’autres pays en disposent depuis longtemps. Ainsi, les États-Unis exploitent de telles statistiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Grâce à cet outil, les assureurs et réassureurs vont pouvoir construire leurs tarifs et évaluer leurs engagements maximums potentiels tandis que l’État pourra moduler son aide.