Couvertures assurantielles mises à mal, rentabilité dégradée… La multiplication des événements climatiques exceptionnels contraint les assureurs à repenser leurs modèles, résilience oblige. Désormais, le secteur doit adapter ses investissements mais aussi ses souscriptions à la transition écologique dans une économie décarbonée. Un chemin de croix, qui ne fait que commencer.
Tempêtes, pluies torrentielles en Europe, dômes de chaleur en Amérique du Nord, inondations en Chine. Les événements climatiques extrêmes semblent s'engager dans une inexorable course en avant. Selon le dernier atlas de l’organisation météorologique mondiale (1), le nombre de catastrophes climatiques a quintuplé en cinquante ans. Soit une catastrophe naturelle par jour ! Si les systèmes d’alerte ont permis de réduire le nombre de décès, le montant des dégâts économiques consécutifs ne fait que croître. L’Organisation des Nations unies (ONU) les a estimés à 202 M$ par jour l’an dernier.
Des anomalies liées au réchauffement climatique
2021 fut la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde tandis que les niveaux de dioxyde de carbone et de méthane dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux sommets. La qualité de l’air et le changement climatique sont étroitement liés, selon le dernier rapport (2) des experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC). Ses 234 chercheurs issus de 66 pays ont unanimement reconnu, sans équivoque, la relation quasi linéaire entre le réchauffement planétaire et les émissions anthropométriques de dioxyde de carbone (CO2), notamment liées à l’utilisation massive de sources d’énergie carbonées (charbon, pétrole et gaz). Résultat, les températures ont progressé de 1,1°C en un siècle à l’échelle du globe, si l’on compare la période 1850-1900 à 2019. En 2020, la température moyenne annuelle était encore supérieure de 1,2°C à la normale. Et sans intervention pour infléchir...