L’intelligence artificielle a été au cœur des renouvellements, à la fois comme une menace grandissante et comme un outil essentiel.
Si le changement climatique figure au premier rang des vingt-cinq risques jugés « les plus probables dans les cinq à dix ans à venir », selon le Future Risks Report publié par Axa à l’automne, ce sont bien les risques liés à l’intelligence artificielle et au big data qui ont fait une percée fracassante dans le classement à la 4e place du panel des experts en 2023 après une 14e place en 2022. Le grand public a placé ce risque à la 11e place (contre une 19e place en 2022). La majorité des experts (64 %) et de la population générale (70 %) estime même qu’il serait nécessaire d’interrompre la recherche sur l’intelligence artificielle. Ce sont les experts d’Asie (80 %) et d’Amérique (71 %) qui sont les plus inquiets, ceux d’Europe (51 %) et encore plus de France (40 %) étant plus mesurés. Dans l’ensemble, les experts et le grand public s’accordent à dire que les pouvoirs publics et le secteur privé ne sont « absolument pas préparés à l’émergence de ce risque, souligne l’étude. Dans des proportions qui s’accentuent encore par rapport à l’an dernier ». Pour les assureurs, l’IA est vulnérable aux intrusions. Parmi les sujets d’inquiétudes listés par Julien Guénot, directeur France du groupe Axa XL, il y a par exemple les usurpations d’identité par IA en assurance cyber. Le rapport Future Risks Report pointe également que l’utilisation de l’IA en souscription comme en gestion est susceptible de reproduire les biais présents dans les historiques, « entraînant une tarification injuste ou un traitement inéquitable des demandes d’indemnisation, et donc potentiellement à des poursuites judiciaires et à des actions en responsabilité ».