La réassurance doit composer avec une recrudescence de risques, parmi lesquels la dérive du coût des événements naturels, l’inflation sociale et la mortalité en hausse qui viennent durcir les conditions de l’activité.
Sur le front du risque climatique, le second semestre a véritablement débuté avec l’ouragan Milton qui a entraîné des pertes matérielles importantes début octobre en Floride (États-Unis) dans des zones densément peuplées. Selon une estimation du spécialiste de la modélisation des Cat Nat RMS, le coût de Milton serait compris entre 22 et 36 Md$. Plus proche de nous, la tempête Kirk a traversé la métropole française avant que de fortes pluies méditerranéennes s’abattent dans le Sud de l'Hexagone à la mi-octobre suite à l’ouragan Leslie qui a traversé l’Atlantique. De plus, des inondations violentes et soudaines ont eu lieu fin octobre et début novembre en Espagne. Ces événements figurent parmi les plus sévères survenus en Europe depuis des décennies (cf. encadré ci-dessous). Avec pour principale difficulté pour les (ré)assureurs, la hausse continue du coût des événements naturels. Selon Swiss Re, les tempêtes connectives* ont généré 60 Md$ de pertes pour l’industrie en 2023 et devraient progresser de 5 à 7 % par an. Le changement climatique complexifie la tâche de la réassurance en termes de quantification, de tarification et de gestion des risques de catastrophes. Mais il n’est pas seul en cause : « Lors de la survenue de catastrophes naturelles, des facteurs autres que celui du changement climatique jouent en faveur de l’augmentation des coûts. C’est notamment le cas de la hausse de l’urbanisation ou, par exemple, plus récemment du développement des panneaux solaires », ajoute Benjamin Serra, vice-président senior chez Moody’s Investors Services.