Polluants éternels et responsabilité environnementale figurent en bonne place parmi les risques émergents, parfois identifiés de longue date par les réassureurs, et susceptibles d’affecter leur appétit de souscription et leur politique de provisionnement.
Parmi les risques émergents, l’exposition des populations aux PFAS (« polluants éternels ») préoccupe tout particulièrement les réassureurs. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les PFAS ou substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées regroupent plusieurs milliers de composés chimiques utilisés depuis les années 1950 par les industriels et intégrés dans des produits de consommation courante (textiles, emballages, gaz réfrigérants, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, etc.). L’inconvénient majeur de ces substances est leur persistance dans l’environnement, l’eau, l’air, les sols et les sédiments. Une pollution qui peut être nocive pour l’être humain, avec de nombreux effets délétères sur la santé. « L’exposition des populations aux PFAS pourrait toucher des engagements en responsabilité civile antérieurs à dix ans et plus, les réassureurs devant honorer leurs promesses vis-à-vis des assureurs et des assurés, même si les contrats ont été résiliés. Puisque les risques liés aux PFAS n’étaient pas reconnus comme tels lors de la souscription des traités de réassurance, des sociétés pourraient faire face à des insuffisances de provisions sur la ligne RC », extrapole Christian Mounis.
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