La problématique de l’assurabilité du risque climatique, mise en lumière par la publication du rapport Langreney, pose la question du désengagement des assureurs des zones surexposées. Un enjeu qui prend une dimension particulière pour les bancassureurs, construits par nature pour accompagner les clients bancaires de leur maison-mère sur tous les territoires.
C’était l’un des points d’attention du rapport Langreney sur l’assurabilité des risques climatiques en France publié en avril dernier : attention au phénomène de désengagement des assureurs des zones surexposées ! Une petite musique confirmée publiquement par plusieurs dirigeants de la Place. À l’occasion de la présentation des résultats de Groupama, le directeur général Thierry Martel avait, sans citer de nom, déploré des « politiques organisées de désengagement des risques » déployées par certains acteurs sur le marché. Les coupables ne seraient, a priori, pas à chercher du côté des bancassureurs, naturellement « obligés » de suivre les clients des banques sur l’ensemble du territoire.
« Nous sommes très attachés à l’assurabilité des territoires en tant que bancassureur mutualiste constitué de 39 caisses régionales, mais la montée des risques climatiques doit être une préoccupation générale de la profession », pose d’emblée Guillaume Oreckin, directeur général de Pacifica. « Cette nécessité de couvrir l’ensemble du territoire ne s’impose pas qu’aux bancassureurs. Le rôle d’un assureur au sens large est de mutualiser le risque. L’assurance a, en partie, une mission d’intérêt général. Et c’est particulièrement vrai lorsque nous sommes soutenus par un partenariat public-privé tel que le régime des catastrophes naturelles », ajoute-t-il.
« C’est un sujet complexe », rebondit Hélène Thillier, directrice générale de Cardif IARD. « La sinistralité augmente et va tendanciellement...