Alors qu’IA et « big data » permettent des bonds en avant technologiques dans l’analyse des données de santé, des freins subsistent pour les assureurs. Les organismes complémentaires plaident pour débloquer la situation et pouvoir avancer sur la fraude et la prévention.
Avoir accès aux données de santé est une demande des organismes complémentaires depuis de nombreuses années mais, alors que la sinistralité santé se dégrade, celle-ci devient pressante. Avec une hausse des prix attendue entre 9 et 12 % pour 2024 et un ratio combiné proche de 100 %, selon une enquête d’Addactis, le cabinet d’actuariat-conseil estime que la soutenabilité du risque est en jeu. « Sur certains segments de population, la question de l’assurabilité du risque santé se pose. Si les assureurs ne réagissent pas, ils pourraient être de nouveau soumis à des scénarios de type "Grande Sécu". Nous sommes face à un tournant », lance Cécile Paradis, actuaire associée chez Addactis.
Pour y faire face, les assureurs santé plaident en faveur d’une ouverture de la donnée qui pourrait permettre d’optimiser les dépenses de santé, toujours plus importantes. « Les dépenses de santé évoluent de façon dynamique. Accéder aux données de santé dans le respect des règles de confidentialité nous donnerait les moyens d’être plus performants dans l’accompagnement de nos assurés et in fine plus efficients. Nous le demandons d’autant plus que les techniques de traitement des données progressent », interpelle Norbert Bontemps, directeur assurances de personnes chez Groupama, numéro deux du marché de la santé individuelle.
Les données dont disposent les Organismes complémentaire d’assurance maladie (Ocam) sont majoritairement restituées par l’Assurance maladie. « Nous connaissons le montant à...