L’élaboration du règlement FiDA marque une étape décisive dans la construction d’un véritable marché européen de l’assurance. Au-delà d’une mise en conformité technique, le texte communautaire bouscule les modèles des assureurs en termes d’architecture de données, de gouvernance des accès, et de posture stratégique entre « data holder » et « data user ». Il les oblige à se transformer dès maintenant pour identifier de nouveaux leviers de compétitivité.
Rarement un texte réglementaire aura suscité autant d’attention dans le secteur financier européen. Derrière FiDA (Financial Data Access), acronyme encore peu connu du grand public, se joue une recomposition silencieuse mais profonde des équilibres de l’industrie. Ce règlement touche en effet à un sujet fondateur : l’accès aux données financières.
Si les banques ont engagé dès 2019 leur mue via la DSP2, c’est désormais au tour des assureurs de se préparer à une ouverture normative de leurs données. Et cette transformation ne se limite pas à une mise en conformité technique. FiDA pose plusieurs questions stratégiques majeures pour les acteurs de l’assurance. Qu’est-ce que ce règlement va changer pour eux, concrètement, alors que les négociations sont en cours au niveau européen ? Comment s’y préparer ? Et surtout, comment en tirer un avantage compétitif ?
Une ambition européenne
Depuis juin 2025, le règlement européen FiDA est entré dans une phase de trilogue active entre la Commission, le Parlement et le Conseil. La présidence danoise du Conseil a pris ses fonctions en juillet 2025 et fait progresser les négociations, dans la continuité des travaux amorcés par son prédécesseur, la présidence polonaise. Le 21 octobre dernier, les commissaires européens ont réaffirmé l’objectif d’une adoption finale du règlement FiDA en 2026, en le réinscrivant au programme de travail de la Commission.
D’abord perçu comme un texte technique, FiDA s’impose désormais comme un pilier stratégique dans la construction du...