Cathy Desquesses, directrice des ressources humaines du groupe Swiss Re, défend vigoureusement l’intérêt de l’entrée en vigueur, en juin 2026, de la directive sur la transparence des rémunérations. Dans cette tribune, elle explique pourquoi le réassureur a décidé de devancer l’appel et communique déjà des fourchettes de rémunération dans certains pays européens où il est présent.
Ce que je souhaite pour mes enfants, à l’heure où ils commencent à bâtir leur carrière, c’est qu’ils évoluent dans un environnement juste où leurs opportunités de réussir, de contribuer et d’avoir un impact ne dépendent ni de leur genre, ni de leur parcours. Pourtant, cette ambition est encore loin d’être une réalité. Dans l’Union européenne, une étude réalisée en 2022 par Eurostat a en effet révélé un écart de rémunération moyen de 12,7 % entre les hommes et les femmes. Combler ces inégalités, qui ont longtemps exposé les femmes à une plus grande précarité économique, reste un défi majeur. Ces disparités se reflètent aussi dans la capacité à constituer une retraite, domaine où les femmes sont particulièrement désavantagées.
C’est face à cette urgence que l’Union européenne a adopté la directive sur la transparence des rémunérations qui entrera en vigueur en juin 2026. Ce texte obligera les entreprises à informer les candidats des niveaux de salaires à l’embauche ou des fourchettes de rémunération. De plus, les salariés pourront demander des informations sur les salaires moyens, répartis par genre.
Adopter la transparence des rémunérations peut être complexe pour les entreprises, mais c’est un pas nécessaire pour construire une société plus juste. Cela implique de fournir aux postulants des informations claires sur ce qu’ils peuvent espérer gagner et pourquoi, en développant des plans concrets et des outils qui fournissent aux employés des détails sur leurs salaires et leurs fourchettes de rémunération.