Abonnés

Jurisprudence

« Un petit tour et puis s’en va… » ou l’autocensure de la Cour de cassation

Publié le 20 octobre 2020 à 8h00

Serge Brousseau

Les supermarchés sont-ils responsables en toutes circonstances de la chute d’un visiteur dans leurs locaux ? La Cour de cassation vient d’opérer un revirement jurisprudentiel par rapport à cette problématique.

Serge Brousseau
docteur en droit, Avocat à la Cour, Trillat & associés

Comment, en 2020, notre juridiction suprême peut dire exactement et ouvertement l’inverse de ce qu’elle a décidé en 2017 ? La Cour de cassation est la juridiction de l’ordre judiciaire chargée d’harmoniser et de réguler la jurisprudence française. Dans ce cas de figure, c’est l’inverse : c’est la plus haute juridiction elle-même qui apporte son lot de déstabilisation et qui sème le doute et la discorde.

Les deux arrêts de la 1re chambre civile de la Cour de cassation de 2017 et 2020

Les cas traités par ces arrêts sont d’une banalité certaine : il s’agit de personnes qui chutent à l’intérieur de grands magasins de type Carrefour ou Leclerc et qui se blessent plus ou moins gravement. Si le cas est banal, la solution juridique qui s’y attache va très au-delà du cas traité et dégage un principe du droit de la réparation.

Ainsi, pour obtenir la réparation de leurs préjudices, les victimes se tournent vers les magasins en évoquant soit la responsabilité contractuelle, soit la responsabilité délictuelle. Selon que l’on prend le droit des contrats ou le droit de la responsabilité délictuelle, les solutions apportées aux victimes seront différentes.

L’arrêt de la 1re chambre de la Cour de cassation du 20 septembre 2017 (pourvoi n° 16-19.109) (1)

Le client d’un supermarché Leclerc fait une chute sur un tapis antidérapant placé devant un rayon situé dans le magasin. Sa demande est rejetée par les tribunaux du fond au motif que le Code de la consommation applicable au moment des faits n’instaure aucun régime de responsabilité autonome permettant à une victime de solliciter des dommages et intérêts pour réparer les préjudices causés par un manquement à l’obligation de sécurité.

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Etat-major

Abonnés WTW en France

La filiale française du courtier américain WTW entend s’appuyer sur son implantation unique sur le…

Louis Johen La Tribune de l'Assurance 20/11/2024

Régime prudentiel

Abonnés Solvabilité II : le régime prudentiel fait peau neuve

Après plusieurs années de négociations, la révision de la directive Solvabilité II a abouti à un…

BM&A La Tribune de l'Assurance 12/11/2024

Rédaction des polices

Abonnés Les clauses d’exclusion sous contrôle

L’ACPR a relevé de nombreuses irrégularités relatives aux clauses d’exclusion de garantie des…

Mehdi ElAouni La Tribune de l'Assurance 02/12/2024

Dans la même rubrique

Abonnés L’assistance aux expatriés au défi des sanctions internationales

Face aux régimes de sanctions internationales, les garanties d’assistance pour les expatriés et...

Abonnés Le devoir de conseil à la trace

Dans sa recommandation actualisée, l’ACPR précise ses attentes en matière de devoir de conseil dans...

Abonnés Garantie de passif, effet de mode ou tendance durable ?

L’assurance de garantie de passif (W&I) s’impose progressivement sur le marché des transactions...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…