Alors que le Salon de l’agriculture vient de fermer ses portes, les discussions entre assureurs, réassureurs, agriculteurs et pouvoirs publics jouent les prolongations avec comme objectif majeur d’adapter le dispositif de l’assurance récolte aux récents bouleversements climatiques.
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« C’est un subtil équilibre entre les deux régimes qu’il convient de trouver, en améliorant la couverture assurantielle sans faire disparaître le régime des calamités, notamment lors de la survenance d’événements exceptionnels », pointe Nicole Bonnefoy, rapporteuse de la mission d’information du Sénat sur la gestion des risques climatiques et l’évolution des régimes d’indemnisation. À travers cette suggestion, la sénatrice de la Charente synthétise l’enjeu de la concertation nationale officiellement lancée le 30 juillet dernier par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume. Celle-ci se décline désormais en trois commissions (portant sur l’articulation entre le régime de calamité agricole et l’assurance privée, la prévention du risque environnemental et l’arboriculture) et a pour finalité de réfléchir à une plus large couverture assurantielle du risque agricole face aux conséquences du dérèglement climatique.
Car si la sinistralité agricole augmente en fréquence et en intensité, la couverture assurantielle privée notamment en multirisque récolte (MRC) est loin d’être généralisée (seule 30 % de la ferme France est assurée), ce qui crée de fait une fragilité du dispositif assurantiel, le taux d’équipement étant « largement insuffisant pour garantir une bonne mutualisation du risque », estime Nicolas Boudias, délégué général de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref). « Notre crainte concerne le potentiel délitement du marché...