Pour approfondir la consultation qui avait été menée en 2020 auprès des acteurs français de la banque et de l’assurance, l’ACPR a mené un deuxième stress-test climatique dédié cette fois-ci aux organismes d’assurance. Bien qu’organisé sur la base du volontariat, l'exercice s’inscrit dans le cadre prudentiel européen qui oblige les assureurs à prendre en compte la durabilité dans l’évaluation de leurs risques (processus ORSA).
Vingt-deux organismes ont participé à cette étude, couvrant près de 90 % du total de bilan du secteur en France, et les résultats qui ont été publiés le 22 mai dernier sont donc tout à fait représentatifs de l’exposition actuelle du marché au risque climatique. Comme en 2020, l’impact du changement climatique a été envisagé à un horizon de long terme (2050) mais également, cette fois-ci, un scénario de court terme a été introduit. Celui-ci a permis d’évaluer à l'horizon de 2027 l’impact d’événements climatiques extrêmes (sécheresse et inondations) sur la solvabilité des assureurs, sans possibilité pour eux d’atténuer le choc. Concernant le long terme, deux scénarios ont été envisagés : celui d’un scénario de transition ordonnée « Below 2°C » (qui correspond à la feuille de route de la France pour satisfaire à ses engagements de l’Accord de Paris avec une transition progressive à partir de 2025) et un scénario de transition désordonnée « Delayed transition » (qui repose sur l’hypothèse d’une transition tardive à partir de 2035). À la différence du scénario court terme, les organismes participants pouvaient définir des stratégies d’adaptation, y compris jusqu’au point où certains biens ne deviennent plus « assurables », tant du point de vue de l’assuré (augmentation des primes) que de celui de l’assureur (accroissement des sinistres).
Solvabilité à court terme
L’exercice précédent avait surtout un objectif de sensibilisation, mais cette-fois-ci l’accent était également mis sur les plans d’actions pour...