Dix ans après la loi Lagarde, les querelles entre banquiers et assureurs continuent de plus belle sur le marché de l’emprunteur. L’occasion pour le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) de dresser un premier bilan d’une décennie consacrée à libéraliser un marché de près de 10 Md€.
journaliste
« L’assurance emprunteur est un marché sur lequel la concurrence est en marche, comme l’avait souhaité le législateur en 2010. Les consommateurs en sont les principaux bénéficiaires avec des tarifs réduits et des garanties renforcées », se félicite le CCSF dans son bilan* de dix ans de libéralisation législative du marché de l’assurance emprunteur publié courant novembre. Si la part de marché de la délégation d’assurance externe stagne depuis trois ans en deçà de 12 % du marché, celle des contrats alternatifs internes (contrats individuels distribués par la banque) augmente (13,1 % en 2019 contre 8,7 % en 2017). En effet, les réseaux bancaires ont rapidement revu leurs offres sur certains de leurs contrats groupes, et s’alignent sur les prix de la concurrence via des contrats individuels. Conséquence, la part des contrats groupe diminue régulièrement, tout en restant majoritaire sur le marché (74,5 % des contrats commercialisés en 2019, contre 80,2 % % en 2017)
Démutualisation
Concernant les tarifs, le rapport salue leur baisse, corrélée à un maintien voire à un renforcement du niveau de garanties. Toutefois, cette baisse globale s’accompagne de fortes disparités, les contrats alternatifs segmentant fortement selon le profil de l’assuré, leurs primes varient de 70 à 1 000 € par an, alors que les contrats groupes affichent des tarifs plus ramassés (de 200 à 400 €/an). Reste que certains bancassureurs baissent les prix des contrats groupes des moins de 40 ans, et les augmentent pour les plus...