Les recommandations de l’EIOPA, le régulateur européen, quant à la révision de la directive Solvabilité II, ont suscité de vives critiques de la part des assureurs vie qui estiment que les propositions émises vont affaiblir leur industrie.
journaliste
« Les mesures proposées visent à mieux refléter la situation économique actuelle, tout en maintenant les grands principes de la directive Solvabilité II », résume l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) dans son avis du 17 décembre sur la révision de la directive Solvabilité II. Initialement prévue en juin dernier, la publication de l’avis a été retardée afin d’intégrer les effets de la crise sanitaire (notamment sur l’évolution des taux et des marchés financiers). Dans l’ordre, le régulateur européen propose des changements dans la méthode d’actualisation des passifs d’assurance, et l’extrapolation de la courbe du taux sans risque pour tenir compte des taux réellement observés sur les marchés. Des mesures sont également préconisées par l’EIOPA pour mieux limiter la volatilité des ratios de solvabilité et prendre en compte l’illiquidité des passifs.
Enfin, une modification du choc de taux dans le calcul du capital de solvabilité requis (SCR) est également recommandée. Pour Romaric Chalendard, actuaire et président fondateur de Castom, cabinet d’analyse financière spécialisé en assurance, ces propositions sont logiques, compte tenu des changements dans l’environnement économique : « La directive Solvabilité II a été imaginée et développée dans un contexte économique totalement différent. Depuis, sous l’impulsion notamment de la Banque centrale européenne, les taux baissent chaque année, il devenait urgent de corriger la directive. »
Même son...