Solvabilité II mobilise beaucoup de ressources et d'énergie chez les acteurs du monde de l'assurance. Toutes les fonctions seront impactées. Pourtant, pour la plupart des praticiens du marketing, le sujet reste encore assez neuf et inexploré. Cependant, on commence d'ores et déjà à identifier des conséquences pour les acteurs marketing. Tour d'horizon.
Du côté des produits, si pour les offres de "continuité" (amélioration de produits, extension de gammes...), un processus allégé est envisageable, pour les véritables offres de rupture (modification significative de garantie, nouvelle branche d'activité...), le processus sera indiscutablement plus lourd : business plan incluant une projection des SCR, choix stratégiques d'accompagnement du lancement, réassurance, couverture ALM spécifique, qui devront être intégrés dès l'étude du produit et beaucoup plus formalisés. Outre l'allongement du time-to-market, l'effet pervers pourrait en être un frein à l'innovation.
A propos des prix, on prévoit une hausse généralisée des tarifs. Ces augmentations seront d'ailleurs tirées par les opérateurs ne faisant pas appel à l'épargne publique (IP et mutuelles du code de la mutualité). Il va s'en suivre un bouleversement des positions concurrentielles entre ces familles d'opérateurs et selon leurs tailles. Cette situation est déjà observable sur les complémentaires santé. De plus, ces augmentations tarifaires généralisées vont accroître la part des non-assurés. D'ores et déjà, certains acteurs prennent en compte ce défi et envisagent de nouvelles formes d'actions promotionnelles (organisations de "quotas" combinant plusieurs risques et des risques plus aggravés).