Abonnés

Assurance construction

Seul l’état de l’ouvrage ouvre la voie à sa réception judiciaire

Publié le 29 octobre 2024 à 9h00

Choisez & associés    Temps de lecture 11 minutes

Dans un arrêt du 19 septembre 2024, la Cour de cassation confirme que la réception judiciaire d’un ouvrage repose sur le critère d’habitabilité, indépendamment de la volonté du maître d’ouvrage. Cette décision réaffirme que l’état de l’ouvrage, et non les préférences des parties, détermine la possibilité de prononcer une réception judiciaire.

Omar Guèye, avocat à la Cour, Choisez & associés

Les décisions rendues par la Cour de cassation, si elles ne sont pas toujours révolutionnaires, sont souvent l’occasion pour les magistrats du Quai de l’horloge de venir rappeler des solutions même les plus éprouvées. L’arrêt du 19 septembre 2024 (n°22-24.871), qui s’est prononcé sur la fixation de la date de la réception judiciaire d’un ouvrage, en est une parfaite illustration.

Solution classique, car ce n’est pas la première fois, en matière de réception judiciaire, qu’une cour d’appel est censurée par le juge de cassation pour avoir ajouté une condition non prévue par la jurisprudence constante depuis des années de la 3e chambre civile, sur le texte de l’article 1792-6 du Code civil. La solution retenue intéresse toutefois les praticiens en ce qu’elle remet en perspective la question de l’habitabilité : « 10. Selon ce texte (l’article 1792-6 du Code civil), la réception est l’acte par lequel le maître de l’ouvrage déclare accepter l’ouvrage avec ou sans réserves. Elle intervient à la demande de la partie la plus diligente, soit à l’amiable, soit à défaut judiciairement. Elle est, en tout état de cause, prononcée contradictoirement…

12. Pour écarter la date du 9 janvier 2014 proposée par le constructeur et le garant pour la réception judiciaire de l’ouvrage, l’arrêt relève qu’à cette date, les maîtres de l’ouvrage n’avaient pas même été convoqués pour une réception.

13. En se déterminant ainsi, par des motifs impropres à caractériser un obstacle à la réception judiciaire, sans rechercher, comme il le lui était demandé, si, à la date du 9 janvier 2014, la maison était habitable et, ainsi, en état d’être reçue, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision. »

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Jean-Matthieu Biseau, ex-président de l'Union des assisteurs, et Nicolas Sinz, président

« L’assistance est en croissance et continue d’évoluer pour répondre aux nouveaux besoins »

L’Union des assisteurs représente 96 % d'un secteur qui connaît une dynamique de croissance en 2024.…

Sarah Noufi La Tribune de l'Assurance 13/03/2025

Jean-Laurent Granier, PDG de Generali France & Laetitia Léonard-Reuter, directrice générale déléguée

«Accélérer dans les trois dimensions de l’expérience client, de la croissance choisie et de l’excellence technique et opérationnelle»

Présenté par le CEO du groupe Generali Philippe Donnet le 30 janvier, le nouveau plan stratégique de…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 06/03/2025

Distribution

Abonnés Managing General Agent: en ligne avec les spécialités

Les MGA, intermédiaires hybrides qui s'apparentent à des agences de souscription, gagnent du terrain…

Mehdi Elaouni La Tribune de l'Assurance 17/03/2025

Dans la même rubrique

Abonnés La Mercedes 300 SL papillon de 1955, une œuvre d’art... estimable

Rares sont les décisions de justice rendues par les tribunaux français en matière de perte de valeur...

Abonnés La commande publique, un levier plus qu’un frein

Les règles de la commande publique nuisent-elles aux intérêts d’une collectivité territoriale quand...

Abonnés De la présomption simple comme mode de preuve

Tout comme la réception judiciaire, la réception tacite s’inscrit comme palliatif à l’absence de...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…