Segmentation, un terme aux multiples sens en fonction du domaine où on l'utilise (biologie, imagerie, linguistique...). En tarification, il correspond à la mise en exergue de critères discriminants.
Les assureurs ont perdu le droit de segmenter selon le sexe. Cela a un impact sur les tarifs d'assurance, et d'assurance vie plus particulièrement. Le sexe en assurance vie était particulièrement discriminant en retraite, tant la longévité des femmes est supérieure à celle des hommes. Toutefois, en assurance de groupe, le tarificateur dispose de beaucoup d'autres facteurs pour "identifier" de façon précise son groupe. Rappelons quand même que l'introduction de deux tables différentes pour le calcul des taux de rente est récente (moins de dix ans) et, qu'auparavant, le marché travaillait déjà sans discrimination de cette nature.
Il existe bien d'autres moyens de cerner au plus près les tarifications. Fascinés par la disparition du critère du sexe, les auteurs d'articles nous feraient oublier que le principal facteur en assurance vie est avant tout l'âge. Et en retraite, il arrive qu'on tarifie à trois mois près, tant, surtout aux "grands âges", ce facteur a de l'influence.
Dans les tarifications où l'on peut constituer des groupes de population homogènes, on dispose de bien d'autres critères intéressants.Ainsi, la catégorie socioprofessionnelle est discriminante, puisque l'on constate qu'il y a une inégalité sociale devant la mort. L'ascension sociale est aussi une garantie de longévité "assurée". L'accès aux soins, la connaissance médicale même au niveau de vulgarisation, une vie "abritée" des risques en tous genres grâce au confort, au chauffage, à une bonne nourriture, sont autant d'agents constitutifs d'une garantie de meilleure santé.