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Droit & technique

Risque de longévité en dépendance : un défi pour les marges techniques des assureurs

Publié le 19 avril 2016 à 8h00

Yossy Bohbot

Avec plus de 1,2 million de dépendants en France, les besoins de protection représentent un enjeu majeur pour la société d’autant plus que selon les dernières projections de l’Insee, ce chiffre sera amené à doubler d'ici 2060.

Yossy Bohbot
actuaire consultant et Practice Leader prévoyance-dépendance chez Optimind Winter

Si le vieillissement des populations auquel sont confrontés la plupart des pays industrialisés contribue à augmenter le besoin de se protéger contre une situation de dépendance, la gestion du risque de longévité qui en découle représente un risque technique majeur pour les assureurs. Ils sont aujourd’hui confrontés à des assurés qui vivent de plus en plus longtemps et donc à des engagements qui s’alourdissent avec la longévité.

Cette incertitude autour de l’allongement de la durée de vie et du risque de dépendance entraîne des risques financiers conséquents. Aussi, de nombreux acteurs choisissent de les transférer.

Le marché de la dépendance en chiffres

Les Français s’assurent de plus en plus contre les risques de pertes d’autonomie et cotisent chaque année plus de 500 M€ dans des contrats dépendance, principalement à adhésion individuelle.

Les bénéficiaires de l’Apa (Allocation personnalisée d’autonomie) représentent selon la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) 1,2 million de personnes en France. Parmi celles-ci, 60 % vivent à domicile et 40 % en établissement. Les personnes modérément dépendantes classées GIR 3-4 représentent la majorité des bénéficiaires de l’Apa, soit 64 %, et résident le plus souvent à domicile (la grille AGGIR pour Autonomie gérontologie groupes iso-ressources classe les personnes âgées en six niveaux de perte d’autonomie et seul le classement de GIR 1 à 4 ouvre droit à l’Apa).

Allongement de la durée de vie

Pour les produits dépendance, le risque de longévité peut être défini comme le risque de sous-estimer les taux de survie des dépendants, entraînant une augmentation des engagements calculés pour couvrir le paiement des rentes futures. Les coûts de ces rentes sont estimés à l’aide de nombreuses hypothèses, dont celle de l’espérance de vie des bénéficiaires. Or, évaluer la durée de vie exacte des assurés est particulièrement complexe, car elle dépend de nombreux paramètres difficilement quantifiables, tels que les progrès médicaux, les modes de vie ou encore l’environnement.

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