Alors que les nouvelles versions des ratios de solvabilité commencent à tomber sous SII, leur lisibilité reste floue. La comparabilité n’est pour l’heure qu’un vœu pieux.
Journaliste
Trois mois après l’entrée en vigueur de Solvabilité II, les opérateurs du marché commencent à dévoiler leurs ratios : 263 % pour Groupama, 211 % pour Scor, 205 % pour Axa, 200 % pour Allianz, 192 % pour CNP ou encore 180 % pour Aviva. Des chiffres souvent moins élevés que ceux affichés sous le précédent régime prudentiel. « Sous Solvabilité I, les ratios des assureurs étaient plutôt flatteurs, notamment à cause des fortes plus-values latentes », explique Lotfi Elbarhdadi, directeur senior groupe assurance chezS&P Avant d’ajouter : « Dans l’environnement économique actuel, les taux d’intérêt bas offrent très peu de potentiels de marge pour les assureurs, les résultats futurs inscrits au numérateur seront par conséquent assez faibles. » Les variables sont multiples : formule standard ou modèle interne (partiel ou pas), groupes d’assurances diversifiés ou assureur vie local, recours ou non aux mesures transitoires...
« Au premier abord, les différences entre les ratios de solvabilité vont être difficiles à comparer, un peu à l’image de l’Embedded Value pour les assureurs vie. Pour le régulateur, il y aura évidemment des sensibilités similaires, mais pour tout ce qui sera rendu public, ce sera compliqué », explique Claude Chassain, associée au cabinet Deloitte et responsable actuariat assurance. « Nous allons devoir nous appuyer sur les annexes et les disclosures pour trouver des dénominateurs communs. Sans compter que les assureurs dits « systémiques » doivent également répondre...