Abonnés

Droit & technique

Quelques modalités de mise en œuvre de l'action directe

Publié le 23 octobre 2018 à 8h00

Daria BELOVETSKAYA

Selon le Code des assurances, « le tiers lésé dispose d'un droit d'action directe à l'encontre de l'assureur garantissant la responsabilité civile de la personne responsable ». Mais l'article L.124-3 du Code des assurances reste silencieux sur les modalités de mise en œuvre de cette action.


Avocate au Barreau de Paris

L'article L.124-3 du Code des assurances, issu de la loi n° 2007-1774 du 17 décembre 2007, dispose que : « Le tiers lésé dispose d'un droit d'action directe à l'encontre de l'assureur garantissant la responsabilité civile de la personne responsable.

L'assureur ne peut payer à un autre que le tiers lésé tout ou partie de la somme due par lui, tant que ce tiers n'a pas été désintéressé, jusqu'à concurrence de ladite somme, des conséquences pécuniaires du fait dommageable ayant entraîné la responsabilité de l'assuré. »

Ce texte est venu pour la première fois codifier la jurisprudence antérieure, laquelle a débuté par l'arrêt rendu par la Cour de cassation le 14 juin 1926 (1), qui établissait le principe de l'action directe. L'article L.124-3 du Code des assurances reste toutefois silencieux sur les modalités de mise en œuvre de cette action.

Ces dernières demeurent donc à ce jour purement jurisprudentielles et inspirées tant des dispositions relevant du contrat d'assurance que du droit de la responsabilité.

Caractère « hybride » de l'action directe

Comme cela avait été jugé dans l'arrêt rendu le 28 mars 1939 (2), l'action directe permet au tiers lésé de solliciter une indemnisation directement auprès de l'assureur du responsable. Ce droit trouve son fondement dans les dispositions relevant du droit de la responsabilité, mais ne devrait pouvoir s'exercer que dans les limites du contrat d'assurance souscrit par le responsable des désordres.

Sur le plan des délais, il en découle que l’action directe de la personne lésée contre l’assureur de responsabilité se prescrit suivant le même délai que son action contre le responsable. Tel était le sens de la jurisprudence constante de la Cour de cassation (3).

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Marché

Captives : la Place de Paris en quête d’équilibre

Plus de deux ans après le décret qui a donné le top départ des captives à la française, une…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 17/10/2025

Couverture

Vol au Louvre : l’État assume le risque… et cumule les défaillances

La stupéfaction qui entoure le vol en plein jour de huit pièces d’une valeur inestimable le 19…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 21/10/2025

La tribune d'Arnaud Chneiweiss, Médiateur de l’assurance

Abonnés La montée en puissance des médiations

Les médiations de la consommation prennent une importance croissante en France comme en Europe :…

Arnaud Chneiweiss La Tribune de l'Assurance 27/10/2025

Dans la même rubrique

Abonnés Le Code des assurances modifié

Les règles d’indemnisation des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions ainsi que le...

Abonnés Notion de victime : l’indemnisation reste l’objectif premier

Par trois arrêts de l’Assemblée plénière ayant trait aux attentats de 2015, la Cour de cassation...

Abonnés Action en responsabilité contre un notaire et remboursement des frais d’une action en nullité de donation

Les frais exposés à l’occasion d’une procédure antérieure entre un tiers et le demandeur peuvent...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…