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Assurance vie

Quelle solvabilité du marché en contexte de taux bas

Publié le 18 février 2020 à 8h00

David Mariuzza, directeur modélisation et finance, Addactis

Les conséquences des taux bas persistants, amplifiés en 2019 par une chute de près de 110 points de base (le taux swap dix ans est passé de 0,83 % à - 0,27 %) entre le 31/12/2018 et le 31/08/2019, ont été ressenties par l’ensemble du marché de l’assurance. Particulièrement exposés, les assureurs vie se démènent pour se conformer et rentrer dans les clous des ratios de solvabilité.

David Mariuzza, directeur modélisation et finance, Addactis
Marielle de la Salle, directrice lab modélisation, Addactis 

Addactis France estime une baisse du ratio de couverture de l’exigence de capital de solvabilité requis au 31/12/2019 de 30 à 50 points pour les acteurs les plus exposés aux taux. Cette baisse du niveau de couverture pourrait s’intensifier si les taux continuaient à persister à ces niveaux pendant plusieurs mois. Certains assureurs ont été contraints de prendre des mesures pour renforcer leurs fonds propres, à l’image de Suravenir qui a été recapitalisé à hauteur de 540 M€ par sa maison mère Arkéa et AG2R La Mondiale qui a placé une émission de dette de 500 M€.

Les fonds euros en première ligne

En première ligne, les assureurs vie et leurs fonds en euros nécessitent d’immobiliser en moyenne entre deux à trois fois plus de fonds propres en couverture de leurs engagements que les produits en unité de compte (UC). En cause, le fameux triptyque du fonds en euros :

Parmi les solutions envisagées, la première vise à orienter davantage les épargnants vers les fonds en unité de compte (UC). Pour rappel, l’encours de ces fonds représentait, au 31/12/2018, encore un peu moins de 20 % (1) de l’encours total de l’assurance vie. Néanmoins, plusieurs entreprises d’assurance ont annoncé depuis peu des mesures plus incitatives, à l’instar d’AG2R La Mondiale qui a affirmé son ambition d’imposer « entre 35 % et 70 % d'UC aux épargnants souhaitant verser des montants significatifs sur leurs contrats ». Cette réorientation devra toutefois être réalisée sous le contrôle de la directive sur la distribution d'assurances (DDA), vigilante au devoir de conseil dans le processus de vente.

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