Quel pourrait être le devenir du marché de la gestion des sinistres automobiles à court et moyen terme ? Quelle place y occuperont les actuelles parties prenantes (constructeurs, assureurs, experts, réparateurs et éditeurs de logiciels) de ce sujet essentiel pour l’image et les finances des assureurs auto ?
docteur en droit, avocat à la Cour, cabinet Camacho & Magerand
C’est un euphémisme de dire que le marché de la réparation est entré dans une phase de profonds bouleversements. En quelques années, nous sommes passés d’un marché « pépère », où les différents acteurs de la réparation étaient confortablement installés dans leurs zones de certitudes, à un marché hyperconcurrentiel où ces mêmes acteurs s’entraînent à sortir de leur zone de compétences pour exercer le métier de l’autre. Mais nous restons encore dans un monde connu avec les mêmes intervenants que sont les constructeurs, les assureurs, les experts, les réparateurs et les entreprises éditrices de logiciels de type Solera-Sidexa ou Lacour.
Cette évolution est aujourd’hui doublée par l’apparition de nouveaux acteurs qui tendent, avec de nouvelles méthodes, à imposer des « systèmes courts » permettant de court-circuiter des acteurs historiques. Le discours pour casser le marché historique est assez simple avec les mots magiques comme : numérisation, intelligence artificielle, photo numérique, logiciels… Pour faire simple, il est proposé de se passer d’experts, de conditionner les réparateurs et d’imposer aux assureurs des systèmes de calculs automatiques leur permettant de traiter les réparations sous forme industrielle. Il faut reconnaître que ces idées sont séduisantes et que notre monde change. La seule question à se poser n’est pas de contester ces idées mais de savoir si elles sont réalistes dans le court et moyen terme. Et, quand je vois certaines propositions faites aux...