Le rapport Orsa à destination de l'AMSB constitue une forme de reporting de l’ensemble des travaux et réflexions menées autour de la gestion des risques à court et moyen terme. L’analyse suivante est basée sur un benchmark de grands et petits acteurs de l’assurance, et curieusement, la taille n’est pas proportionnelle à la qualité de l’information remontée aux administrateurs.
Actuaire, manager
Si nous considérons que « le besoin global de solvabilité est aux actionnaires/adhérents ce que le SCR est à l’ACPR », un minimum de chiffrage semble nécessaire. Et pourtant, plus la taille de l’organisme d’assurance est importante, plus le chiffrage est laissé de côté au profit d’un argumentaire qualitatif, dont la formulation pourrait parfois être qualifiée de « standard ». Plutôt que de se servir de l’opportunité laissée par le régulateur de modifier les risques sur/sous-pondérés dans la formule standard, d’ajuster un risque immobilier calibré sur un marché anglais, de tester ses paramètres spécifiques sans avoir besoin d’une demande écrite à l’ACPR, d’intégrer a minima les obligations d’Etats et de diminuer fortement le chargement pour les contreparties supérieures à trois mois, de nombreux rapports mentionnent que la formule standard est parfaitement adaptée à leur activité (quelques fois même par des organismes d’assurance souhaitant utiliser leur modèle interne !).
Les actionnaires (ou les sociétaires pour le monde mutualiste) ne souhaitant pas uniquement la protection de l’organisme en run-off mais celle de l’entreprise dans le futur, intégrant aussi la protection des salariés, il n’est pas rare de voir des risques de long terme dans certaines analyses Orsa (perte de la matière assurable, risque d’intrusion informatique, risque d’image). Tantôt chiffrés, tantôt couverts, tantôt assumés, les risques analysés sont de nature à renforcer le rapport à destination de l’Admin...