La mise en place de l'Orsa est intimement liée à la définition du profil de risque de l'organisme assureur, qui représente à lui seul un chantier préalable fondamental. Tour d'horizon des étapes clés.
directeur général d'Actuaris
L'Own Risk Solvency Assessment - Orsa, évaluation interne des risques et de la solvabilité -, introduit par l'article 45 de la directive Solvabilité II, traduit la capacité de l'organisme assureur à identifier, mesurer et gérer les éléments de nature à modifier sa solvabilité ou sa situation financière. Si cette définition théorique peut sembler simple, sa déclinaison opérationnelle suscite de nombreux débats au sein du marché de l'assurance.
Une littérature prolifique s'est en effet développée autour de ce fameux article 45, texte à la fois court et dense, et surtout propice à une exégèse foisonnante qui mobilise actuaires, juristes, dirigeants et consultants de tous bords, jusqu'au CFO Forum qui a décliné l'Orsa en dix grands principes. Cette littérature fait tantôt apparaître l'Orsa comme un modèle complémentaire au modèle standard, tantôt comme un processus, un recueil de bonnes pratiques ou même un "méta business plan" dans lequel on peut encapsuler un nombre incroyable de fonctions ou d'actions vitales pour l'entreprise d'assurance (suivi et/ou contrôle de la politique d'acceptation des risques, interactivité entre le business plan stratégique et les nouvelles contraintes de solvabilité, développement de modèles destinés à pallier les éventuelles carences de la formule standard...). Une chose est cependant indéniable, l'Orsa fera partie des organes de visée de l'assureur sous Solvabilité II : il s'agit d'un véritable outil de pilotage prospectif permettant aux dirigeants de mesurer les impacts futurs de leurs décisions stratégiques.