La pandémie de Covid-19 a impliqué des changements économiques mais également sociaux qui pourraient se révéler pérennes. La mutation sociétale et les nouveaux risques (notamment liés à la santé mentale et à l’évolution des modes de travail) engendrés par la pandémie sont à même de provoquer des évolutions de l’offre prévoyance.
Depuis près de deux ans, la crise sanitaire de la Covid-19 bouscule notre quotidien avec des conséquences économiques et sociales plus ou moins marquées selon les secteurs d’activité. Quelles sont ses répercussions sur les régimes de prévoyance collective ? Comment, dans ce contexte, les organismes assureurs adaptent-ils leur activité d’un point de vue opérationnel, technique et stratégique, et quels leviers actionnent-ils pour garantir l’équilibre technique d’un risque déjà en dérive avant la crise sanitaire ?
1- Santé économique des régimes de prévoyance collective : état des lieux et impacts de la Covid-19
Depuis le début des années 2010, on constate une dégradation constante des équilibres des régimes collectifs : les arrêts de travail sont plus nombreux et plus longs, ce qui s’explique notamment par la multiplication des causes (troubles psychologiques, maux de dos, salariés aidants…) ainsi que par le vieillissement de la population active (d’après l’Insee, le taux d’activité (1) des 50-64 ans a progressé de près de 10 points entre 2010 et 2020). La baisse des taux d’intérêt a également alourdi les charges de provisionnement. Parallèlement, la concurrence entre les organismes assureurs génère une tension sur les tarifs. Ces effets combinés accélèrent la dérive et grèvent la rentabilité des régimes. C’est dans ce contexte que la pandémie s’est répandue, dégradant encore davantage un risque déjà globalement déficitaire. À titre indicatif, le ratio combiné moyen du risque prévoyance est passé de 105 % en 2019 à 109 % en 2020 (2).
Les organismes assureurs ont dû faire face à...