Fortement émaillée de composants standard, la boîte à outils de Solvabilité II cache parfois les lourds développements spécifiques que doivent consentir certains assureurs, du fait de leurs choix. Pour Emmanuel Berthelé, actuaire, practice leader modélisation prospective chez Optimind, « les acteurs ayant choisi de s'appuyer sur un modèle interne partiel sont clairement obligés de réaliser des développements internes à partir des outils calculatoires du marché utilisés ». Exploiter ces derniers en l'état n'apporterait pas de solution viable. Dans le domaine de l'épargne et de la prévoyance où il intervient, l'expert d'Optimind rappelle la nécessaire adaptation des outils de modélisation du marché, comme MoSes et Prophet, aux réalités de l'entreprise utilisatrice. Ce travail représente jusqu'à 80 % d'enrichissement à prendre à compte, un labeur conduit par les actuaires. Au total, de 6 mois à 1 an de codage sont nécessaires pour obtenir une première version de modèle, mais des développements et ajustements futurs s'avéreront nécessaires. Bien entendu, ce chiffre varie en fonction de l'étendue de l'activité de l'entreprise.
Si le pilier 1 nécessite un investissement parfois lourd en réalisations complémentaires, le deuxième est moins exposé à ces aménagements. Les logiciels du marché sont les plus utilisés ici. Pour Marc Dupuis, directeur associé chez Optimind, « les outils de contrôle interne et de gestion de risques opérationnels prennent largement en compte les exigences de Solvabilité II, même si quelque aménagement reste nécessaire, comme c'est le cas pour tout progiciel ».