Un récent rapport de Moody’s sur les règles de la « Value for money » appliquées aux assureurs vie européens met en exergue les conséquences sur la conception des produits, leur tarification et les coûts de conformité, susceptibles de mettre à mal le « business model » des assureurs.
Dans son dernier rapport, Moody’s Ratings examine le rapport qualité-prix (« Value for money ») des produits d’épargne en Europe. Le rapport constate d’abord la volatilité des rendements des unités de compte (UC) passés de 12 % en 2021 à -11,5 % en 2022. Cette baisse significative est due à la volatilité des marchés financiers bien davantage qu’aux frais. Au-delà de la volatilité intrinsèque aux unités de comptes, « l’EIOPA et la Retail Investment Strategy (RIS) soulignent l’impact négatif des frais sur les rendements offerts aux assurés, et les variations selon les pays », explique Benjamin Serra, senior vice-président chez Moody’s Investors Service.
Conséquences en cascade
Dans son analyse des marchés d’épargne européens au prisme de la Value for money, Moody’s constate d’abord que les produits en unités de compte sont non seulement les plus « chargés » en moyenne. Moody’s a réalisé une comparaison directe avec le rendement annuel. En moyenne, entre 2019 et 2022, les coûts sont plus élevés pour les UC et plus bas pour les produits traditionnels. Les coûts associés aux produits hybrides sont proches de ceux des UC.
Au-delà de la transparence des assureurs sur les rendements servis et les frais prélevés, la Value for money affecte divers aspects, incluant la gestion, la tarification et la distribution. « Mettre l’accent sur la transparence des frais sans considérer les garanties et les services associés pourrait favoriser des produits plus simples et moins coûteux, et ainsi inciter les assureurs à revoir la conception et la tarification de leurs produits », souligne Benjamin Serra.