Une protection efficace contre l’inflation exige d'évaluer l’exposition au risque et d'identifier les actifs à même de l'atténuer sans obérer le rendement. Pour les assureurs, la diversification semble d’autant plus essentielle dans ce contexte.
L’inflation s’est installée dans le monde entier l'an dernier, atteignant dans certains pays un niveau record depuis quarante ans. Quelles stratégies les assureurs peuvent-ils adopter pour atténuer son impact ? Le secteur est en effet exceptionnellement vulnérable à ses effets. Une inflation élevée peut notamment entraîner une baisse de la valeur des actifs et une hausse simultanée de la valeur des passifs. De plus, le risque d’inflation est souvent partiellement occulté, car il peut être lié à un élément particulier des provisions techniques plutôt qu’à une référence communément utilisée comme l’indice des prix à la consommation (IPC).
De même, les compagnies d’assurance ont tendance à ne mesurer l’inflation qu’indirectement. Les risques qui y sont associés ne sont même pas directement pris en compte dans le cadre de Solvabilité II, qui ne prévoit aucune exigence spécifique en matière de capital d’inflation (1).
Les obligations traditionnelles suffisent-elles pour faire face à l’inflation ?
Les obligations traditionnelles peuvent sembler être des valeurs sûres dans un environnement inflationniste. Les assureurs sont traditionnellement des acheteurs d’obligations de haute qualité dites « Investment Grade » (IG), souvent avec un biais ESG. Pourtant, celles-ci peuvent être considérées comme chères, et leurs rendements depuis le début de 2022 n’ont pas suffi à compenser l’inflation en glissement annuel. Plus largement, l’inflation a alimenté une hausse des rendements des obligations, induisant des pertes latentes importantes dans les bilans des assureurs.
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