Concevoir le développement de son chiffre d'affaires comme une source de risque n'est pas évident. Pourtant, il doit être analysé dans le rapport de solvabilité.
Des considérations de rentabilité et de risque peuvent nuancer l'idée que le développement d'une activité est vertueux par nature. Ainsi la croissance intense d'une branche d'activité au détriment d'autres portefeuilles pourra déformer le profil de risque d'un assureur, jusqu'à rendre la prise de risque incompatible avec les objectifs initiaux fixés.
La qualification des risques liés à un plan de développement fait intervenir des critères multiples : d'une part, des facteurs propres à l'assureur (stratégie de l'entreprise, communication...), et, d'autre part, des phénomènes exogènes tels que les cycles de souscription, la fiscalité, la concurrence, le comportement des assurés... Au final, dans une démarche de gestion des risques, une des premières difficultés sera de décrire les risques étudiés.
Quelle prise en compte du risque de développement dans le SCR ?
A l'heure actuelle, le calcul de l'exigence minimale des fonds propres se base sur un calcul rétrospectif ; les risques liés au développement doivent être analysés dans le rapport de solvabilité. En revanche, la directive Solvabilité II précise (art. 101) que le calcul du capital de solvabilité requis (SCR) doit couvrir le portefeuille en cours et les souscriptions attendues sur les douze mois à venir. Ainsi, le développement de l'activité devrait-il être appréhendé comme un facteur de risque.
Pour autant ces risques ne sont pas pris en compte de façon systématique dans la formule standard. Pour les obligations d'assurance vie, l'évaluation du SCR repose principalement sur la mesure de...