Abonnés

Grands risques

Le cyber ou l’autre risque épidémique

Publié le 13 avril 2021 à 8h00

Benjamin POUDRET, Partner Modeling & Risk P&C

Au-délà de la généralisation du télétravail, notre écosystème numérique est en constante mutation. Une digitalisation tous azimuts qui va de pair avec l'augmentation du cyber-risque. Aujourd’hui, la question n'est plus de savoir si un sinistre de grande ampleur arrivera mais si nous sommes prêts à y faire face, notamment s’il revêt un caractère systémique. Le marché de l’assurance et de la réassurance est-il capable d’en assumer seul la charge ?

Benjamin POUDRET, Partner Modeling & Risk P&C
Emmanuelle HUGUET, Senior Manager Modeling & Risk P&C, Thomas BASTARD, Consultant Senior Modeling & Risk P&C, Addactis France

Une enquête menée à l'été 2020 par l'éditeur américain d'antivirus Malwarebytes, baptisée « Enduring from Home : Covid-19’s Impact on Business Security », relève l’augmentation des incidents de cybersécurité depuis le début de la pandémie et la généralisation du télétravail. Deux cents professionnels ont été sondés de mars à août 2020 aux Etats-Unis et les résultats sont sans appel :

Selon le dernier rapport de l'assureur Hiscox, sur l’année 2020, les cyberattaques auront coûté 1,6 Md€ aux entreprises. En seulement une année, le coût médian de ces attaques est ainsi passé de 9 000 à 52 100 € par entreprise sinistrée.

Malgré tout, la souscription d’une police cyber, comme tout nouveau risque, nécessite la création d’une ligne budgétaire nouvelle pour les entreprises. Il y a donc toute une approche pédagogique et graduelle à réaliser pour sensibiliser davantage les entreprises et notamment celles de petites et moyennes tailles, les grandes entreprises l'étant davantage du fait de l'entrée en vigueur dans l'Union européenne de la loi RGPD en 2018.

Un fort potentiel de croissance de l’assurance cyber en Europe mais qui reste encore timide

A l’échelle mondiale

Le marché de l’assurance cyber mondial est en très forte croissance, d’environ 20 à 30 % par an, mais il reste très concentré aux Etats-Unis (environ les trois quarts des primes collectées).

De plus, les marchés Etats-Unis et Europe sont de taille et de nature différentes. A titre d’exemple, dans le cadre de pertes de données à caractère personnel (DCP) par une entreprise, aux Etats-Unis, c’est la notion de faute qui prévaut pour percevoir une indemnisation, tandis qu’en France c’est la notion de préjudice.

Une autre différence est la réglementation : le RGPD mis en place en 2018 est nettement plus protecteur des DCP en Europe...

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Etat-major

Abonnés WTW en France

La filiale française du courtier américain WTW entend s’appuyer sur son implantation unique sur le…

Louis Johen La Tribune de l'Assurance 20/11/2024

Régime prudentiel

Abonnés Solvabilité II : le régime prudentiel fait peau neuve

Après plusieurs années de négociations, la révision de la directive Solvabilité II a abouti à un…

BM&A La Tribune de l'Assurance 12/11/2024

Rédaction des polices

Abonnés Les clauses d’exclusion sous contrôle

L’ACPR a relevé de nombreuses irrégularités relatives aux clauses d’exclusion de garantie des…

Mehdi ElAouni La Tribune de l'Assurance 02/12/2024

Dans la même rubrique

Abonnés Quand l’acquéreur doit supporter les errements du promoteur-maître d’ouvrage

La Cour de cassation vient de rendre deux arrêts concernant la responsabilité des constructeurs et...

Abonnés Les Français, l’écologie et le rôle des assureurs

Les Français se disent de plus en plus conscients des risques environnementaux. Si 81% d’entre eux...

Abonnés Perspectives 2025 de la transformation de l'assurance

L’assurance en France continue de se transformer à la lumière des incertitudes globales et des...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…