Dans un arrêt publié au Bulletin le 16 décembre dernier, la Cour de cassation rappelle qu’en matière de subrogation légale réalisée sur le fondement de l’article L.121-12 du Code des assurances, les paiements peuvent être la conséquence de décisions de justice ou de protocoles transactionnels, dès lors que l’indemnité est versée à l’assuré en vertu d’une garantie souscrite.
Certaines décisions de la Cour de cassation, surtout si elles sont publiées au Bulletin, révèlent la volonté de la juridiction suprême d’affirmer haut et fort un principe général qui à ses yeux mérite d’être clairement posé. C’est en ce sens qu’il convient de comprendre l’arrêt du 16 décembre 2021 (Civ. 2, n°20-13.692) qui affirme sans équivoque possible, en matière de subrogation légale de l’article L.121-12 du Code des assurances, que « l’arrêt pour exclure du recours subrogatoire de l’assureur certaines indemnités payées par celui-ci, énonce qu’il ne démontre nullement que ces différents règlements soient intervenus en application des contrats d’assurance souscrits, puisqu’ils l’ont été soit en vertu d’un protocole d’accord, soit en exécution de décisions de justice, et qu’ainsi il n’est pas fondé à se prévaloir de la subrogation légale ».
Erreur d’analyse, et cassation pour violation de la loi, puisque pour la Cour de cassation cet article ne distingue pas « selon que l’assureur a payé l’indemnité de sa propre initiative, ou qu’il l’a payée en vertu d’un accord transactionnel ou en exécution d’une décision de justice ». Malgré la rigueur et la clarté de la réponse, une telle affirmation ne peut-elle pas se discuter ?
Les faits
Les faits de l’espèce sont assez classiques. Soit une société Ubaldi, assurée auprès des MMA, qui va subir le 11 juin 2013 un incendie dans ses locaux. Les parties, à ce moment de façon non contentieuse, vont conclure une transaction le 22 juillet 2013,...