L’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) a lancé début juillet une consultation publique de trois mois concernant un projet de déclaration de surveillance sur les pratiques de tarification différenciée, relevant d’une pratique de prix inégale pour un risque identique. Dans le viseur de l'EIOPA : la stratégie de double tarification utilisée par nombre d'assureurs qui exploite la fidélité du client plutôt que de la récompenser.
La pratique consistant à attirer de nouveaux clients avec des prix relativement bas alors que les assurés de longue date voient leur prime d’assurance augmenter chaque année lors du renouvellement, affecte la relation client. Des changements liés à la régularisation de cette pratique devraient engager les assureurs à prendre des mesures et envisager une profonde transformation.
Développement commercial versus fidélité client
Augmenter le prix des primes d’assurance des assurés en portefeuille afin de proposer des prix relativement bas pour les nouveaux clients est une pratique risquée, notamment pour l’image de marque de l’assureur. Des millions de consommateurs sont susceptibles de ne pas renouveler et changer de contrat d’assurance. En France, la loi Chatel de 2012 impose aux assureurs un devoir d’information afin de protéger le consommateur sur le renouvellement. Ils doivent avertir chaque client au minimum quinze jours avant la date de résiliation du contrat et deux mois et demi avant l’échéance en cas de préavis de deux mois. Ce délai offre ainsi un temps de réflexion à l’assuré.
Quelles adaptations possibles ?
Le Royaume-Uni et l’Irlande ont déjà banni cette pratique sur leur marché. Au Royaume-Uni, en vertu des règles de l’Autorité de conduite financière (FCA), les assureurs ne doivent désormais pas facturer aux assurés de longue date plus que ce qu’ils proposent aux nouveaux clients pour un risque identique. L’Irlande de son côté a introduit une interdiction similaire le 1er juillet, empêchant les assureurs d’augmenter progressivement les prix...