Abonnés

La dépendance, un besoin de capital à évaluer

Publié le 22 avril 2014 à 8h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h38

Anne-Charlotte Bongard


Dans le contexte deSolvabilité II, chaque décision stratégique de développement a un impact directsur le besoin en capital de l’organisme assureur. Si les risques classiques deprévoyance (santé, arrêt de travail, décès) sont techniquement assez bienmaîtrisés, la modélisation et le pilotage du risque dépendance et sa traductionen termes de besoin de capital s’avèrent plus complexes.

Quel est le coût de capital de solvabilitémoyen requis ?

Nous avons modélisé le capital de solvabilité requis (SCR) d’unportefeuille dépendance au titre du risque de souscription.

Les principales caractéristiques de modélisation retenues pour la dépendancesont les suivantes :

• le produit dépendance estun produit individuel de type "prévoyance" garantissant ladépendance partielle et totale, les cotisations sont fixes et payéesviagèrement ;

• les calculs sonteffectués sans revalorisation des cotisations ou des prestations ;

• l’âge moyen de lapopulation assurée est de 60 ans, âge moyen constaté sur la plupart desportefeuilles d’assurance ;

• une provision pour risquecroissant (PRC) est calculée tête par tête, le taux d’actualisation retenu estde 1,25 % ;

• le portefeuille estprojeté jusqu’à extinction, les nouvelles entrées ne sont pas modélisées, letaux de cessions en réassurance proportionnelle est égal à 50 % ;

• la dépendance a étéclassée dans notre exemple dans le module de risque Health SLT de la formule standard et les chocs ont étécalibrés selon les hypothèses LTGA. La courbe des taux retenue est celle à fin2013 publiée par l’Institut des actuaires.

De cette modélisation, plusieurs constats ressortent.

La dépendance, un risque long par nature

La dépendance est un risque long par nature, sensible à l’effetd’actualisation. Selon les hypothèses ci-dessus, la duration moyenne descotisations est d’environ 12 ans et celle des prestations d’environ 25 ans. La projection de la population de cotisants, des entrées endépendance partielle ou totale, des passages de dépendance partielle à dépendancetotale, permet de définir les flux futurs de cotisations et de prestations duportefeuille. La somme de ces flux futurs, projetés jusqu’à extinction duportefeuille et actualisés avec la courbe des taux, correspond au best estimate nécessaire à l’évaluationde capital sous Solvabilité II. On constate que la différence entre la courbedes taux sans risque à 25 ans (l’hypothèse de duration de nos prestations) etle taux d’actualisation vie est d’environ 1,75 %. Ainsi, les best estimate calculés peuventreprésenter, selon...

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Marché

Captives : la Place de Paris en quête d’équilibre

Plus de deux ans après le décret qui a donné le top départ des captives à la française, une…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 17/10/2025

Couverture

Vol au Louvre : l’État assume le risque… et cumule les défaillances

La stupéfaction qui entoure le vol en plein jour de huit pièces d’une valeur inestimable le 19…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 21/10/2025

La tribune d'Arnaud Chneiweiss, Médiateur de l’assurance

Abonnés La montée en puissance des médiations

Les médiations de la consommation prennent une importance croissante en France comme en Europe :…

Arnaud Chneiweiss La Tribune de l'Assurance 27/10/2025

Dans la même rubrique

Abonnés Projet de loi contre la fraude : la donnée contre le pillage

Le projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales, actuellement à l’examen au...

Abonnés Environnement : l’assurance face à la justice négociée

En 2025, la justice environnementale a changé de visage. Avec la multiplication des Conventions...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…