Dans le contexte deSolvabilité II, chaque décision stratégique de développement a un impact directsur le besoin en capital de l’organisme assureur. Si les risques classiques deprévoyance (santé, arrêt de travail, décès) sont techniquement assez bienmaîtrisés, la modélisation et le pilotage du risque dépendance et sa traductionen termes de besoin de capital s’avèrent plus complexes.
Quel est le coût de capital de solvabilitémoyen requis ?
Nous avons modélisé le capital de solvabilité requis (SCR) d’unportefeuille dépendance au titre du risque de souscription.
Les principales caractéristiques de modélisation retenues pour la dépendancesont les suivantes :
• le produit dépendance estun produit individuel de type "prévoyance" garantissant ladépendance partielle et totale, les cotisations sont fixes et payéesviagèrement ;
• les calculs sonteffectués sans revalorisation des cotisations ou des prestations ;
• l’âge moyen de lapopulation assurée est de 60 ans, âge moyen constaté sur la plupart desportefeuilles d’assurance ;
• une provision pour risquecroissant (PRC) est calculée tête par tête, le taux d’actualisation retenu estde 1,25 % ;
• le portefeuille estprojeté jusqu’à extinction, les nouvelles entrées ne sont pas modélisées, letaux de cessions en réassurance proportionnelle est égal à 50 % ;
• la dépendance a étéclassée dans notre exemple dans le module de risque Health SLT de la formule standard et les chocs ont étécalibrés selon les hypothèses LTGA. La courbe des taux retenue est celle à fin2013 publiée par l’Institut des actuaires.
De cette modélisation, plusieurs constats ressortent.
La dépendance, un risque long par nature
La dépendance est un risque long par nature, sensible à l’effetd’actualisation. Selon les hypothèses ci-dessus, la duration moyenne descotisations est d’environ 12 ans et celle des prestations d’environ 25 ans. La projection de la population de cotisants, des entrées endépendance partielle ou totale, des passages de dépendance partielle à dépendancetotale, permet de définir les flux futurs de cotisations et de prestations duportefeuille. La somme de ces flux futurs, projetés jusqu’à extinction duportefeuille et actualisés avec la courbe des taux, correspond au best estimate nécessaire à l’évaluationde capital sous Solvabilité II. On constate que la différence entre la courbedes taux sans risque à 25 ans (l’hypothèse de duration de nos prestations) etle taux d’actualisation vie est d’environ 1,75 %. Ainsi, les best estimate calculés peuventreprésenter, selon...