Les entreprises doivent de plus en plus adopter une prise en compte géographique des risques auxquels elles sont confrontées. Mais la mise en place des outils de gestion des risques majeurs peine à éclore.
consultant en gestion des risques, Devoteam
Ces dernières années, le paysage des menaces susceptibles de bouleverser les organisations n’a cessé de croître et de se diversifier, causant des dommages difficilement quantifiables. Dans nos sociétés où interagissent un grand nombre de protagonistes, l’accident apparaît de plus en plus comme un phénomène inévitable résultant des collisions entre les acteurs entre eux, mais aussi entre les acteurs et leur environnement. Des exemples comme l’attaque des tours jumelles de New York en 2001, les inondations provoquées par l’ouragan Katrina en août 2005 à la Nouvelle-Orléans, l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 ou encore les inondations de juin 2016 en France n’ont de cesse de nous le rappeler.
Des dispositifs assurantiels coûteux
En France, le régime de catastrophes naturelles Cat Nat créé par la loi du 13 juillet 1982, la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 (dite « loi Bachelot ») et le pool Gareat (gestion de l’assurance et de la réassurance des risques attentats et actes de terrorisme) fondé le 1er janvier 2002 à la suite des événements du 11 septembre 2001, garantissent l’indemnisation des victimes d’événements exceptionnels non anticipés ou non assimilables par les assureurs. Toutefois, ces dispositifs exceptionnels sont susceptibles de mettre à mal la capacité financière des réassureurs et, ultimement, l’Etat. En effet, dans le cadre du régime Cat Nat, chaque assuré paye un taux de surprime indifférencié défini par l’Etat, qui pèse 12 % de la prime pour un contrat multirisque habitation (MRH) et 6 % de la...