Les plus de 60 ans représentaient 20 % de la population française en 2000, 25 % en 2018, et en projection selon l’Insee, plus de 30 % en 2030. Il s’en suit un enjeu de financement de la protection sociale des retraités aux âges élevés, notamment en ce qui concerne la santé.
directeur AOPS Conseil, actuaire I.A.
La santé est en France financée par trois étages :
En France, la consommation santé représente en 2016 un total de 198,5 Md€ de consommation de soins et biens médicaux (CSBM) et 20,5 Md€ de soins longue durée (soins et services infirmiers à domicile, soins aux personnes âgées en établissements et soins aux personnes handicapées en établissement).
De façon très schématique depuis quinze ans, la répartition nationale est la suivante avec de faibles fluctuations : la Sécurité sociale paye 76,5 % des dépenses, les organismes complémentaires 13,5 %, le fonds CMU 1,5 % et le reste à charge est de 8,5 %. Cette statistique est en pratique discutable car elle ne correspond qu’à une moyenne. Ainsi, pour des groupes de population active en « bonne santé », la complémentaire santé va représenter de 35 % à 55 % des dépenses selon son niveau. Le fait que la Sécurité sociale représente 75 % des dépenses est dû aux affections longue durée (ALD) qui concentrent près de 70 % des coûts de l’assurance maladie.
Les populations retraitées bénéficient toutes d’un régime de base, la mutuelle étant le plus souvent facultative donc un choix individuel (hormis le cas du retraité avec un conjoint salarié bénéficiant d’un contrat famille obligatoire).
Les retraités sont statistiquement les consommateurs les plus importants en raison de leur nombre conséquent (plus de 25 % de la population française en 2017) ajouté au fait que plus de la moitié de la consommation médicale est concentrée sur les deux dernières années de vie. Le système par répartition fait...