Un collectif de victimes de l’amiante a entamé, en ce début d’année, une nouvelle procédure en justice pour faire juger les responsables nationaux de ce scandale sanitaire. Si les victimes souhaitent aboutir à un procès pénal, pour les assureurs, le risque amiante est bien spécifique et ses problématiques particulières.
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Suite à la nouvelle action en justice entérinée le 8 janvier dernier par des victimes de contamination à l’amiante pour faire juger les responsables nationaux de cette catastrophe sanitaire, plusieurs associations de défense de victimes de l’amiante ont pour ambition d’entamer une procédure de citation directe en action collective (saisine directe du tribunal correctionnel sans passer par la phase d’instruction). « Dans la procédure actuelle, ce sont les victimes qui poursuivent en apportant elles-mêmes les preuves. Depuis les premières plaintes déposées en 1996, et le début de l’instruction en 2003, des pans entiers de ce scandale de l’amiante n’ont pas été instruits puisque les pouvoirs publics n’avaient pas donné les moyens d’instruire correctement cette affaire. La juge d’instruction nominée sur ce dossier à l’époque avait dû batailler, aux côtés des victimes, pour bénéficier de greffiers et d’enquêteurs », déplore Michel Parigot, à la tête du Comité antiamiante de Jussieu. L’objectif aujourd’hui, avec cette nouvelle procédure judiciaire, est de regrouper toutes les victimes de l’amiante qui voudront se joindre à cette action pour aboutir à un procès pénal « d’ici un an, un an et demi », des responsables nationaux de cette « catastrophe sanitaire » qui fait « 3 000 victimes par an », ont déclaré les avocats des victimes, Antoine Vey et Eric Dupond-Moretti mardi 8 janvier dernier. « Le but pour toutes les victimes avec cette nouvelle procédure, c’est de comprendre ce qui s’est passé, pointer qui sont les responsables et que ces derniers s’expliquent pour que lumière soit faite sur cette affaire », explique Michel Parigot.