La prévention s’impose désormais comme la clef du redressement global du système de santé français. Mercer expose les principales raisons qui sous-tendent cette perspective.
Pour qui veut juger de la politique de santé d’un pays, l’espérance de vie en bonne santé est l’indicateur à suivre. Dans le cas de la France, ces chiffres atteignent péniblement la moyenne européenne, 65 ans pour les femmes et 64 ans pour les hommes, confirmant le retour dans le rang d’un système de santé autrefois perçu comme le meilleur au monde. Le constat est d’autant plus désolant que le récent recul de l’âge de départ à la retraite fait désormais correspondre l’arrêt de la carrière avec l’entrée dans l’âge des maladies chroniques et redoutées. Mais ce déclassement n’a rien d’irrémédiable, et l’ambition d’un retour parmi les références européennes de santé se doit d’être plus qu’un vœu pieux, un véritable objectif, dont le maître mot sera la prévention.
Plus qu’une option… une évidence
La prévention s’impose désormais comme la clef du redressement global du système de santé français, principalement pour trois raisons. La première est le coût croissant de la prise en charge des pathologies par l’Assurance maladie, en croissance de 48 % entre 2013 et 2023 (1). Ce niveau est de moins en moins soutenable, d’autant plus que la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) – l’organisme chargé du roulement de la dette santé de la Sécurité sociale – arrive au plafond de ses capacités, soit 240 Md€. Notre système ne peut ainsi perdurer dans sa configuration actuelle.
La seconde raison réside dans le vieillissement de la population française qui, dans la configuration actuelle, accroît naturellement le...