Solvabilité II impose une évaluation "économique" des engagements, au sens où la valeur de l'engagement associé à un risque réplicable doit être égale au prix de la couverture. L'application de ce principe aux contrats d'épargne (et plus généralement en présence d'un dispositif de participation aux bénéfices) conduit à la structure de modélisation désormais classique dans laquelle un générateur de scénarios économiques (1) (GSE) "risque neutre" alimente un modèle de projection de flux pour permettre une approximation par simulation de la valeur du best estimate (2). Cette approche suppose que les flux du contrat soient entièrement réplicables, puisque l'on calcule ainsi la valeur du portefeuille de couverture à l'origine. Cela s'avère inexact et conduit à d'importantes difficultés de mise en œuvre, chez certains acteurs, des techniques de "portefeuilles réplicants" pour ce type d'engagements.
Difficulté de mise en œuvre
Rappelons que le passage de la "probabilité réelle" à la "probabilité risque neutre" consiste à majorer la probabilité de survenance des événements défavorables pour l'investisseur de manière à refléter son aversion pour le risque. Dans le cas qui nous occupe, un "événement" est une trajectoire de rendement de chacun des actifs sur l'horizon de projection. Ainsi, dans une conjoncture de taux d'intérêts très bas, si les investisseurs redoutent une hausse brutale des taux, le générateur de scénarios économiques "risque neutre" va affecter des probabilités élevées à des scénarios de taux...