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Droit & technique

Emprunteur : analyse de l'évolution du cadre juridique de la résiliation

Publié le 17 mai 2022 à 9h00

Pierre-Paul Alipoé    Temps de lecture 20 minutes

La loi n° 2022-270 du 28 février 2022 modifie substantiellement le cadre juridique de l’assurance emprunteur. Elle permet notamment aux souscripteurs de crédits immobiliers de mettre fin à leur contrat à tout moment pour en souscrire un nouveau auprès de la compagnie d’assurance de leur choix. Une avancée importante puisqu’actuellement, la résiliation infra-annuelle sans frais ni pénalités de l’assurance emprunteur n’est possible que dans les douze premiers mois suivant la souscription d’un crédit immobilier. D’autres innovations participent à préserver les droits des consommateurs.

Pierre-Paul Alipoé, docteur en droit, consultant Labs-NsAvocats 

L’assurance emprunteur en matière d’acquisition immobilière était, le plus souvent, une assurance de groupe par laquelle une banque souscrit auprès d’un assureur un contrat qu’il propose à l’adhésion à ses clients emprunteurs. Pour chaque adhésion, la banque perçoit une commission. Certes, rien n’interdit à ce que cette assurance soit souscrite directement par l’emprunteur auprès d’un autre assureur du moment où les garanties proposées par l’assureur alternatif sont d’un niveau équivalent à celles de l’assurance de groupe commercialisée par le prêteur. Mais la réalité, souvent dénoncée par les associations de consommateurs, est parfois tout autre, certaines banques conditionnant l’octroi du crédit à l’adhésion de l’assurance de groupe qu’elles proposent. La conséquence directe de cette pratique est que les banques se trouvent en situation de monopole sur le marché de l’assurance emprunteur.

Il est certain que depuis la loi n° 2008-3 du 3 janvier 2008 pour le développement de la concurrence au service des consommateurs dite « loi Chatel », le législateur multiplie les tentatives (1) dans le but de mettre fin au monopole des établissements de crédit sur le marché de l’assurance emprunteur (2) et de lever les obstacles à l’effectivité du principe de « déliaison ». Via ses réformes successives, le legislateur entendait permettre une plus grande variété d’offres qui inciterait à la baisse des tarifs en rétablissant un équilibre entre l’assureur et son assuré. La faculté de...

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