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Jurisprudence

De l’application des règles de concurrence aux mutuelles

Publié le 3 mars 2020 à 8h00

Stéphane Choisez

La décision du 20 février 2020 de l’Autorité de la concurrence (n° 20-D-03), qui a condamné la Mutuelle de La Réunion à payer une sanction pécuniaire de 200 000 €, rappelle l’importance attachée non seulement au respect des principes du droit de la concurrence dans le domaine des assurances, mais encore au respect de la parole donnée à un régulateur.

Stéphane Choisez
Avocat associé, cabinet CHOISEZ

Il est rarissime d’avoir, dans le domaine de l’assurance, à commenter une décision de l’Autorité de la concurrence, au point qu’on a pris l’habitude d’examiner la problématique de la conformité en droit des assurances au prisme de l’appréhension du droit des assurances par l’ACPR – sujet sur lequel il y a beaucoup à dire tant la lecture de ce régulateur peut différer de celle de la Cour de cassation - mais encore de la façon dont la Cnil surveille le vaste domaine du RGPD et de la Privacy, tout en portant un œil attentif sur les premières décisions de l’Agence française anticorruption, marquées par une volonté de pédagogie évidente.

Et le paradoxe, c’est que ce débat sur le droit de la concurrence vient des manquements réitérés… d’une mutuelle. Un rappel de quelques règles de base du droit de la concurrence s’impose toutefois. La première chose avant de commenter cette décision est d’expliquer pourquoi, bien qu’on soit en présence d’une mutuelle, donc non-commerçante, le droit de la concurrence aurait vocation à s’appliquer.

Le pragmatisme du droit de la concurrence

Il convient de comprendre que le droit européen de la concurrence (article 102 TFUE) et le droit français de la concurrence (article L.420-2 alinéa 1er du Code de commerce) sont caractérisés par une très grande souplesse, une logique de transparence invitant à dépasser les qualifications juridiques, et une grande créativité juridique.

Le droit des abus de domination (abus de position dominante, abus de dépendance économique) est donc caractérisé par son pragmatisme, qui l’amène à examiner l’influence réelle d’un acteur pour en déduire les manquements aux obligations de la concurrence.

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