Abonnés

Solvabilité

Covid-19 : quelle résilience pour l’assurance ?

Publié le 23 juin 2020 à 8h00

Anne-Marie Jolys Bris

Depuis le début de la crise, les assureurs sont placés en porte-à-faux entre, d’une part, la nécessité de protéger leurs équilibres financiers dans la durée et, d’autre part, les attentes fortes et à court terme pour contribuer à l’amortissement du choc et soutenir la relance de l’économie. De telles pressions ne seront pas sans impact sur la solvabilité du secteur.

Anne-Marie Jolys Bris
directrice exécutive du pôle Assurance au sein du cabinet d'audit et de conseil BM&A

Le choc du Covid-19 et les mesures de confinement qui se sont imposées simultanément dans toutes les régions du monde sont d’une ampleur inédite dans une période de paix et induisent des effets multiplicateurs. Un mouvement d’une telle brutalité et à une telle échelle interroge nécessairement sur la résilience du secteur financier. Une défaillance des institutions financières, notamment des assurances, pourrait sérieusement entamer les espoirs de surmonter la crise et d’en modérer les impacts économiques et sociaux. A la mi-mai, le Lloyd’s a évalué le coût potentiel pour les assureurs à environ 200 Md$, répartis à parts égales entre montant des indemnisations et dépréciation des actifs.

En France, depuis le début de la crise du Covid-19, les assureurs ont dû faire face à des pressions croissantes de la part de leurs clients, tout particulièrement les TPE et PME, de l’Etat, et plus largement de l’opinion publique. Ils ont ainsi été placés en porte-à-faux entre, d’une part, la nécessité de protéger leurs équilibres financiers dans la durée et, d’autre part, les attentes fortes et à court terme pour contribuer à l’amortissement du choc et soutenir la relance de l’économie.

L’assurance vie a globalement abordé la crise avec des fragilités…

Les assureurs français ont abordé la crise en situation de fragilité à cause du niveau historiquement bas des taux et son impact sur la solvabilité. La situation ne s’est pas s’améliorée puisque désormais l’aggravation de l’instabilité des places boursières expose de manière accrue au risque de marché les acteurs qui ont beaucoup investi en actions. Enfin, l’aversion au risque place les assureurs vie face à un arbitrage difficile à trouver entre rentabilité et risque.

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Marché

Captives : la Place de Paris en quête d’équilibre

Plus de deux ans après le décret qui a donné le top départ des captives à la française, une…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 17/10/2025

Couverture

Vol au Louvre : l’État assume le risque… et cumule les défaillances

La stupéfaction qui entoure le vol en plein jour de huit pièces d’une valeur inestimable le 19…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 21/10/2025

La tribune d'Arnaud Chneiweiss, Médiateur de l’assurance

Abonnés La montée en puissance des médiations

Les médiations de la consommation prennent une importance croissante en France comme en Europe :…

Arnaud Chneiweiss La Tribune de l'Assurance 27/10/2025

Dans la même rubrique

Abonnés Le Code des assurances modifié

Les règles d’indemnisation des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions ainsi que le...

Abonnés Notion de victime : l’indemnisation reste l’objectif premier

Par trois arrêts de l’Assemblée plénière ayant trait aux attentats de 2015, la Cour de cassation...

Abonnés Action en responsabilité contre un notaire et remboursement des frais d’une action en nullité de donation

Les frais exposés à l’occasion d’une procédure antérieure entre un tiers et le demandeur peuvent...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…