Afin d’anticiper un éventuel risque de liquidité dans le secteur des assurances européen, des mesures de surveillance marcroprudentielle doivent être renforcées au sein du dispositif Solvabilité II déjà en cours de révision.
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA RÉDACTION, LE LAMY ASSURANCES
Créé dans le sillage de la crise économique de 2009, le Système européen de supervision financière (SESF) est une architecture institutionnelle de la supervision financière en Europe qui se situe à deux niveaux. Le niveau « microprudentiel » est partagé entre trois Autorités européennes de surveillance (AES), dont l’AEAPP, l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles, le « gardien » du secteur des assurances. Quant au niveau « macroprudentielle », il est occupé par le Conseil européen du risque systémique (CERS) présidé actuellement par Christine Lagarde.
Dans une lettre publique du 8 juin 2020, Mme Lagarde a adressé ses préoccupations concernant le secteur assurantiel européen à Gabriel Bernardino, son homologue à l’AEAPP. Elle y exprime son inquiétude quant à la situation financière des assureurs européens, notamment le risque de liquidité auquel ils sont exposés. En cause, l’impact économique de l’épidémie sur le secteur. Pour mémoire, le risque de liquidité représente pour les assureurs l’incapacité de faire face aux réclamations par manque d’actifs.
En effet, la crise sanitaire a provoqué une chute drastique des prix des actifs ce qui conduit à une « détérioration significative » de la liquidité des marchés financiers. Certes, reconnaît l’ancienne ministre de l’Économie, si les assureurs sont moins concernés par ce risque que les établissements bancaires, ils y sont néanmoins exposés pour deux raisons. Premièrement, par la nature particulière de la...