Alors qu'en France des experts réfléchissent à la meilleure manière de réduire le pourcentage d'automobilistes qui roulent sans assurance, un article scientifique américain (1) permet d'éclairer le débat, en analysant les résultats des différents mécanismes de prise en charge des mauvais risques par les sociétés d'assurance américaines.
Aux Etats-Unis, l'assurance relève de la compétence des Etats et chacun a géré à sa manière le problème des automobilistes non assurés. Les garanties obligatoires diffèrent selon les Etats car, si tous exigent une couverture de responsabilité civile en cas de dommages corporels et matériels, les montants de couverture sont variables. Certains exigent en plus des garanties annexes comme une assurance contre l'insuffisance de couverture du tiers responsable, voire son absence d'assurance. Vu de France, le système est complexe et apparemment peu efficace, si on regarde le pourcentage de véhicules non assurés. Dans 39 Etats, plus de 10% des véhicules ne sont pas assurés ; un chiffre supérieur à 20% dans huit d'entre eux. Le record est détenu par le Mississippi où 26% des véhicules rouleraient sans assurance.
À chaque état son mécanisme
Chaque Etat a mis en place un mécanisme pour limiter le nombre des conducteurs sans assurance et une étude universitaire récente a tenté d'analyser l'efficacité comparée de chaque système. Si l'objectif de chacun est toujours de réduire le nombre de ceux qui ne peuvent trouver une assurance à un tarif acceptable sur le marché concurrentiel et que l'on qualifie d'automobilistes à risque, les moyens pour y parvenir sont variables.
Le système de loin le plus répandu est l'assigned risk plan (ARP). Dans les Etats où ces mécanismes existent, quand une société estime ne pas pouvoir couvrir un automobiliste ayant de mauvais antécédents, elle envoie les informations du prospect à une...