Depuis l’adoption en 2018 de la 2 directive européenne sur les services de paiement (DSP2), l’Open Banking a un impact croissant sur l’industrie bancaire. Le même scénario est-il envisageable dans l’assurance ? Quelles leçons les assureurs traditionnels peuvent-ils tirer de l’Open Banking ? Avec quelles stratégies et quelles mises en œuvre ?
Henri Dolino, Vice-President Strategy, Marketing and Innovation at Promutuel Assurance
Le nombre de consommateurs utilisant l’Open Banking au Royaume-Uni a doublé en six mois, atteignant un million en janvier 2020. Soit exactement deux ans après que les neuf grandes banques du royaume aient été forcées par les régulateurs à mettre en place une première vague de services Open Banking. Depuis, plus de 200 fournisseurs de services financiers ont commencé à offrir aux clients de ces banques des services à valeur ajoutée et génèrent 200 millions d’appels à leurs systèmes d’information chaque mois.
Cette double adoption, côté offre et côté demande, transforme la chaîne de valeur de l’industrie dans de nombreux domaines : paiement compte-à-compte, outils de gestion de finance personnelle, consolidation de dettes, octroi simplifié du financement pour les particuliers et les PME, accès au financement pour les sous-bancarisés, financements alternatifs, et même crédit immobilier font l’objet de nombreuses innovations. Cela crée une dynamique de « coopétition » entre les banques et les FinTech, engendrant à la fois des baisses de rentabilité et de nouvelles sources de revenus pour les banques traditionnelles sur leur offre en propre mais aussi à travers de nouveaux services.
Cette transformation se propage rapidement sur d’autres marchés. L’Australie a rendu l’Open Banking obligatoire pour ses quatre plus grandes banques en janvier 2020. L'UE a lancé sa propre réglementation en 2019, avec un focus sur les paiements et une portée couvrant l’ensemble des institutions...