A deux ans de la mise en œuvre de la directive, les disparités dans les agendas et les budgets montrent que le sujet est loin d'être appréhendé de la même manière par tous.
L'enquête 2010 Solvabilité II Optimind/DII (1) montre une grande volatilité des budgets mobilisés pour les projets Solvabilité II. En effet, le budget qui y est consacré peut varier, toutes choses égales par ailleurs, selon le degré de préparation informatique de la structure concernée. Mais l'enquête révèle des budgets qui fluctuent dans une proportion dépassant 1 pour 1 000. La taille des organismes assujettis à la réforme ne changeant évidemment pas dans les mêmes proportions, une telle disparité suffit à démontrer la diversité d'appréhension de l'investissement à réaliser selon les structures.
Tous les budgets sont-ils déterminés rationnellement en fonction des travaux à produire ? Le retour d'expérience montre que ce n'est pas toujours le cas, notamment dans les organismes de taille intermédiaire. Si certains d'entre eux ont initié, dès 2006 ou 2007, des budgets pluriannuels significatifs, beaucoup d'autres ont reporté les décisions budgétaires les plus structurantes à la fin du QIS5. De plus, les budgets 2011 étant généralement bouclés en amont, cela reporte d'autant toute la charge d'adaptation à la réalité des travaux restant à entreprendre sur le seul exercice 2012.
Caractère quasi structurel
Entre ces extrêmes, force est de constater que le report de décisions budgétaires sur Solvabilité II possède encore, pour les petits et moyens assureurs, un caractère quasi structurel. Le secteur mutualiste et social, qui dispose généralement de ratios de couverture Solvabilité I élevés, a probablement eu...