Avec la Covid-19 à bord, la croisière ne s’est pas vraiment amusée sur le Grand Princess au printemps dernier. Mécontents de leur sort, des passagers ont assigné le croisiériste pour faute. Les premières décisions rendues par la justice américaine penchent en faveur de l’armateur.
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Dans le monde maritime, l’assurance responsabilité civile des armateurs est de façon générale couverte sur un mode mutualiste par des clubs de protection et d’indemnisation ditsP&IClubs. L’assuranceP&Ia ceci de spécifique qu’elle offre une couverture indemnitaire. Cela signifie que le membre du club doit avoir été reconnu responsable, puis avoir payé le préjudice et les frais, avant que le club ne l’indemnise à son tour en fonction des termes de sa police : c’est le principe du « paid to be paid ». Les deux décisions rendues récemment par la justice américaine en faveur de la compagnie Princess Cruise Lines sont ainsi de nature à rassurer les clubsP&Iquant à l’impact du coronavirus.
Un préjudice irrecevable
Le litige concerne la croisière du Grand Princess, parti de San Francisco le 21 février, alors que la pandémie venait de débuter aux états-Unis, à destination d’Hawaï, avec quelque 2 400 passagers à son bord. Le 6 mars, 46 d’entre eux ont été testés à la Covid-19, dont 21 positifs, chiffre qui a ensuite rapidement grossi. Un couple de passagers, les Weissbergers, ont alors engagé des poursuites contre Princess Cruises. Bien qu’ils n’aient pas été testés positifs, ni n’aient eu de symptômes de la maladie, ils invoquaient un stress émotionnel dû à leur crainte de contracter le virus pendant leur quarantaine à bord et l’expérience stressante de la quarantaine elle-même. à l’appui de leur demande, ils alléguaient la négligence de l’armateur dans sa gestion de la crise sanitaire. Dans un arrêt du 14...