L'utilisation de la blockchain dans le secteur de l'assurance soulève nombre de questions. Protection des données, partage de responsabilité, usage des algorithmes... Comment placer l'éthique au coeur du développement technologique ?
Cofondateur et CSO du label ADEL (Algorithm Data Ethics Label), chercheur (PhD) associé à l’Inserm 1027 de l’Université Paul Sabatier de Toulouse
Aujourd’hui, la société contemporaine est devenue presque inconcevable sans l’usage des données personnelles numérisées. La révolution de ces immenses volumes de données brutes et hétérogènes (issus de données biométriques, d’analyse de la conduite via GPS, des données internet, etc.) va de pair avec le développement d’une nouvelle science des données, notamment dans le domaine de l’assurance. La valorisation des big data passe par la mise en place d’analyses sophistiquées, véritable « passage à l’échelle » dans l’élaboration et l’utilisation des modèles d’analyse, ainsi que dans la mise en action des algorithmes. Parallèlement à cela, on voit apparaître et s’installer progressivement dans cet écosystème digital la technologie blockchain (1) sur laquelle sont basés les « fameux » Bitcoin (2).
Dès lors, nous assistons au développement important de l’e-assurance, dirigée par les Pure Players, permettant de souscrire et de gérer son contrat en ligne (demande d’attestation, déclaration de sinistre, etc.) via une plate-forme ou une application Smartphone, sans jamais avoir besoin d’aller en agence. On peut prendre l’exemple des Smart Contracts (3), des paiements automatisés et des registres publics de transactions qui promettent de « disrupter » la gestion des sinistres et la traçabilité des biens. Ces Smart Contracts combinés à l’Internet des objets (IoT) constituent des programmes qui vérifient si le produit a bien été envoyé par le fournisseur. Enfin, les Chatbots (4) permettent d’optimiser la relation assureur-assuré et simplifient les dispositifs pour l’utilisateur, en proposant un canal disponible 7j/7, 24h/24.