Abonnés

JURISPRUDENCE LAMY

Absence de diversification de placements : éléments d’appréciation d’une gestion conforme au mandat de réorientation d’épargne

Publié le 19 décembre 2017 à 8h00

LAURENCE LOUVEL

L’assureur ne commet pas de faute dans l’exécution de son mandat de réorientation d’épargne lorsque la Sicav, à laquelle sont adossées les unités de comptes, est présentée comme essentiellement investie sur des obligations d’État avec un objectif privilégiant la sécurité et la liquidité, que sa commercialisation en France n’a fait l’objet d’aucune objection de la part de l’Autorité des marchés financiers (AMF), et qu’elle bénéficie d’un passeport européen.

LAURENCE LOUVEL
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA RÉDACTION, LE LAMY ASSURANCES

Le 8 novembre 1993, un assuré a souscrit un contrat individuel d’assurance vie libellé en unités de compte. En 2002, il a été mis en place un mandat de réorientation d’épargne pour lequel l’assuré a choisi le profil « Equilibré ». Au 31 décembre 2007, la valeur de rachat du contrat s’élevait à 16 728 187 €. Un an plus tard, cette valeur avait été ramenée à 7 787 038 €. L’assuré a alors assigné en réparation l’assureur, lui reprochant des fautes dans l’exécution du mandat de gestion.

La cour d’appel rejette cette demande au motif que le préjudice allégué ne vient pas du choix d’investir ou de laisser 60 % de l’épargne sur seulement deux unités de compte mais de la fraude Madoff qui n’est pas imputable à l’assureur. L’assuré se pourvoit alors en cassation.

Il soutient qu’il existe un lien de causalité direct entre la faute résultant de l’absence de diversification de placements sur un contrat d’assurance vie et le préjudice subi en cas de dépréciation des unités de compte acquises en quantité trop importante, quelle que soit la cause de la dépréciation. Il fait valoir que les pertes auraient été moindres si l’absence de diversification des unités de compte n’avait pas surexposé le patrimoine investi au risque lié à la dépréciation des unités de compte choisies.

La Cour de cassation rejette ce pourvoi. Elle rappelle que l’assureur n’avait qu’une obligation de moyens et qu’il n’avait aucune maîtrise de la gestion des OPCVM ni de leur agrément. L’investissement d’une partie de...

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Etat-major

Abonnés WTW en France

La filiale française du courtier américain WTW entend s’appuyer sur son implantation unique sur le…

Louis Johen La Tribune de l'Assurance 20/11/2024

Régime prudentiel

Abonnés Solvabilité II : le régime prudentiel fait peau neuve

Après plusieurs années de négociations, la révision de la directive Solvabilité II a abouti à un…

BM&A La Tribune de l'Assurance 12/11/2024

Rédaction des polices

Abonnés Les clauses d’exclusion sous contrôle

L’ACPR a relevé de nombreuses irrégularités relatives aux clauses d’exclusion de garantie des…

Mehdi ElAouni La Tribune de l'Assurance 02/12/2024

Dans la même rubrique

Abonnés L’assistance aux expatriés au défi des sanctions internationales

Face aux régimes de sanctions internationales, les garanties d’assistance pour les expatriés et...

Abonnés Le devoir de conseil à la trace

Dans sa recommandation actualisée, l’ACPR précise ses attentes en matière de devoir de conseil dans...

Abonnés Garantie de passif, effet de mode ou tendance durable ?

L’assurance de garantie de passif (W&I) s’impose progressivement sur le marché des transactions...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…