Juillet 2028, les assureurs sont dans l’incapacité d’indemniser les millions de Français sinistrés par la montée des eaux, la sécheresse, les tempêtes et les orages de grêle… Si nous n’en sommes pas encore là, l’année 2022 a jeté le doute sur l’assurabilité des risques et impose à la profession de se préparer dès maintenant.
Fini le climatoscepticisme. Après un exercice 2022 qui leur a coûté plus de 10 Md€ de sinistres climatiques, du jamais vu depuis 1999, tous les acteurs de l’assurance ont pris conscience du changement climatique sur leur activité et de la nécessité de s’y préparer dès maintenant. Dans quelques années, le risque sécheresse concernera 50 % du territoire et 11 millions de maisons individuelles construites sur des sols argileux qui, en alternant contractions sous l’effet de la sécheresse et dilatation lors de fortes pluies, sont soumises au phénomène de subsidence qui fissure le bâti. Le nombre des sinistres sécheresse pourrait s’envoler, notamment dans cinq départements : Haute-Garonne, Gironde, Bouches-du-Rhône, Tarn-et-Garonne et Tarn. Les spécialistes prévoient que les inondations liées à des crues soudaines de cours d’eau (épisodes cévenols) seront de plus en plus nombreuses et avancent un montant des sinistres qui pourrait augmenter de 81 %, soit 50 Md€ en cumulés d’ici 2050. Dans le même temps, l’augmentation des submersions marines pourrait se traduire par une hausse des sinistres de 4 Md€, tandis que les dégâts dus aux tempêtes pourraient croître de 46 %, passant à 46 Md€ en cumulé d’ici 2050. France assureurs estime que la récurrence des épisodes de sécheresse, tempêtes et autres inondations pourrait tripler et le montant des sinistres atteindre 143 Md€ en cumulé d’ici 2050, contre 69 Md€ entre 1989 et 2019. Soit trois fois plus que ces trente dernières années ! Les assureurs doivent donc s’y préparer. Ce qui passera nécessairement par des augmentations de tarifs, d’autant que 2022 a laissé des traces dans leurs résultats.